Brouillard sur le radar

Brouillard sur le radar...

 Cha già José sous licence CC BY-SA 2.0

→Après 33 ans de mandat, une leçon de droit de Mme le Maire s’avère une nouvelle fois inexacte et nécessite une session de rattrapage !

Question orale posée par l’UNEC lors du Conseil municipal du 23 décembre 2021

Sujet : le radar acquis par la municipalité

L’édition de septembre 2021 du magazine d’informations municipales nous apprenait que la commune venait d’équiper la police municipale d’un radar.
Objectif : répondre aux riverains qui se plaignent des excès de vitesse.
Des Fretinois nous ont demandé les premiers résultats.
Nous avons posé la question à Mme le Maire.

 

Magazine municipal septembre 2021

Question posée par l''UNEC

« Beaucoup de véhicules roulent encore aujourd’hui dans nos rues en ne respectant pas la vitesse autorisée, et parfois avec des comportements dangereux.
Pouvez-vous nous faire un bilan quant à l’utilisation du nouveau radar, et nous indiquer le nombre de verbalisations sur notre commune ? »

Réponse de Mme le Maire

« Encore une fois, question nulle et non avenue.
Il me semble bien vous avoir déjà dit ici en réponse à vos propos que le pouvoir de police du maire ne dépend pas du Conseil municipal.
Il agit au nom de l’État.
Apparemment, vous ne m’écoutez pas.
Vous vous piquez quand même de connaissances juridiques, je pense, et vous savez donc ce qu’est le CGCT (Code Général des Collectivités Térritoriales).
Comme un citoyen lambda, faites une recherche internet sur « pouvoir de police du maire CGCT ».
La réponse s’y affichera, et je vais vous la lire pour la dernière fois, et c’est une réponse tout à fait officielle (.gouv.fr), qui dit ceci : le Maire concours par son pouvoir de police à l’exercice des missions de sécurité publique art L2212-1 du CGCT.
Ce pouvoir ne peut ni être partagé par le Conseil municipal, ni délégué, ni faire partie des compétences transférées dans le cadre d’une coopération intercommunale sauf en cas particulier.
En outre, dans l’exercice des pouvoirs qui lui sont conférés au titre de la police municipale, le Maire n’est pas soumis au contrôle du Conseil municipal.
Toute délibération adoptée dans ce domaine serait ainsi illégale.

Apprenez-le donc par cœur, je ne tiens pas à vous le répéter »

Nous ne nous attardons pas sur le caractère condescendant de cette réponse.
En revanche, voici quelques remarques sur le fond :

Sur le plan juridique

« Nulle et non avenue ! »

Mme le Maire prononce le retrait de notre question, et nous reproche de l’avoir posée.
Son raisonnement est-il fondé ?
Ces quelques arguments vous aideront à vous forger une opinion :

  • Le Maire dispose en effet de pouvoirs de police, et le Conseil municipal ne peut l’enjoindre à prendre des mesures en cette matière.
    Il n’est pas non plus possible de demander, par exemple, une liste nominative des personnes en infractions, ce que nous n’avons pas fait.
    En revanche, rien n’interdit au maire de diffuser une information générale (exemple de l’article dans le magazine municipal de septembre 2021 ci dessus).
    De même, les élus peuvent exprimer des suggestions, des voeux, ou proposer un débat, sans pour autant imposer une décision. Cela implique ni le partage ou la délégation du pouvoir de police, ni un contrôle par l’assemblée délibérante, mais simplement l’expression d’une discussion démocratique.


  • D’autre part, le Maire ne peut acquérir seul des biens.
    L’achat du radar est donc intervenu dans le cadre du budget de la ville, qui relève du Conseil municipal.
    Dès lors, les élus peuvent légitimement demander des informations sur son utilisation.
    Nous avons demandé le 29 décembre 2021 à Mme le Maire communication d’une copie de la facture d’achat du radar mobile.
    Nous avons reçu une réponse le 26 janvier 2022 (3 jours avant l’échéance d’un mois dans lequel le Maire à obligation de répondre).
    Le radar a été acheté le 30 juin 2021 pour la somme de 4680 € TTC.


  • Ensuite, les statistiques  de radar entrent dans les données communicables en application de l’article L311-1 due CRPA (Code des relations entre le public et l’administration), dès lors qu’elles peuvent s’obtenir par un traitement d’usage courant, ce qui apparaît en l’état.


  • Enfin, l’article L2121-19 du CGCT (Code Général des Collectivités Territoriales) prévoit que : « Les conseillers municipaux ont le droit d’exposer en séance du conseil des questions orales ayant trait aux affaires de la commune ».
    Ce droit est expressément reconnu comme une liberté fondamentale par le Conseil d’État (CE, 10 avr 2009, Cne de Vif, req N°319971).
    Les affaires de la commune ne correspondent pas à des domaines d’activité déterminés. Elles se définissent par le but d’intérêt public communal, dont la sécurité fait partie.
    Les Conseils municipaux ont également la possibilité d’exprimer leurs idées sur des questions qui dépassent le cadre des affaires exclusivement communales, dès lors qu’un intérêt local est caractérisé (CE 23 décembre 1936 velle de Montpellier).
    C’est ainsi que ce même 23 décembre 2021, le Conseil municipal de Fretin a débattu et voté une « Motion portant sur la dégradation du niveau de service subie par les usagers du TER ».
    Cette délibération est une prise de position de la Ville de Fretin qui ne contraint en rien le Conseil régional et la SNCF.
    Les conseillers municipaux peuvent émettre des voeux ou demander à être informés sur des domaines qui ne relèvent pas directement de leurs compétences, y compris la sécurité et les pouvoirs de police du Maire.

→L’absence de réponse de Mme le Maire porte atteinte au débat démocratique

Démocratie ?

Avons-nous posé une question qui relève du secret d’État ?
Qu’a à cacher Mme le Maire en censurant cette question de representants légitimes de la commune ?
Pourquoi préfère-t-elle taire ce premier bilan ?

Qui peut imaginer que des sujets puissent être totalement exclus du débat public ?
Par quelle logique en arrive-t-on à interdire des demandes d’informations et à mépriser ceux qui posent simplement des questions ?

Manifestement notre édile se réfugie derrière son interprétation restrictive et erronée des textes pour échapper à ce qui la dérange.
Nous regrettons cette posture, malheureusement pas inédite, et une nouvelle fois rendue possible par le soutien des élus du groupe majoritaire.

→Les habitants de la commune et les élus ont le droit de poser des questions au Maire qui  est censé rendre compte de son action.
Ce refus de répondre est une marque de mépris.

L’atypique ville de Fretin

Le Maire doit réunir son Conseil municipal en séance plénière au minimum 4 fois par an (1 fois par trimestre).
Il n’y a eu que 3 conseils municipaux à ce jour à Fretin pour l’année 2021.

Nous avons reçu une convocation hier, vendredi 17 décembre à 15 h 30 sans information préalable : le prochain conseil municipal aura lieu la veille du réveillon, le jeudi 23 décembre 2021 à 18 h…
La seule ville du secteur (et même au-delà) qui à notre connaissance procède de la sorte.

À titre de comparaison, voici les dernières dates des conseils municipaux chez nos voisins les plus proches :
Ennevelin : 1er décembre à 19 h
Avelin : 17 décembre à 19
Templeuve : 16 décembre à 19 h
Péronne-en-Mélantois : 20 septembre à 18 h
Sainghin-en-Mélantois : 18 novembre à 20 h
Lesquin : 8 décembre à 19 h
Vendeville : 9 décembre à 19 h

Au-delà de la question du calendrier un point nous laisse songeurs : pour que la séance d’un Conseil municipal soit valable, il faut qu’au moins la moitié des élus (plus un) soient présents physiquement lors de la réunion.
Comment Mme la Maire peut-elle être certaine d’obtenir le quorum en période de vacances ? A-t-elle consulté au préalable les membres du groupe majoritaire ? Mais dans ce cas, l’UNEC qui n’a pas été contacté serait victime d’une rupture d’égalité entre les élus.
Et dans le cas contraire, qu’attend Mme le Maire des conseillers municipaux (bénévoles pour la plupart) ?
Doivent-ils sacrifier leur vie familiale et à leurs obligations professionnelles pour se rendre disponibles à la demande ?

En général, les maires font preuve de considération et évitent les séances en périodes de vacances, choisissent des horaires adaptés au plus grand nombre et informent suffisamment en amont les élus des dates de réunions (et parfois même établissent un calendrier annuel, comme l’UNEC l’a déjà proposé).

Une chouette balade !

Le 10 octobre dernier, l’UNEC a organisé une balade familiale.

Ce fut l’occasion de découvrir ou redécouvrir les Marais de Fretin, de Péronne en Mélantois, et des sites naturels qui nous entourent.

Plaisir, détente et soleil étaient au rendez-vous pour cette promenade de sept kilomètres.

Vivement la prochaine !

Tentative d’autocensure…

La loi accorde un espace d’expression dans les publications d’information municipale aux élu(e)s n’appartenant pas au groupe majoritaire. En principe, l’exécutif local ne peut contrôler les textes qui lui sont remis. Néanmoins, sous forme d’avertissement Mme le Maire a tout récemment demandé à l’UNEC de se censurer lui-même… ce que nous avons évidemment refusé. Nous vous livrons ici le contenu de notre correspondance.

La phrase que Mme le Maire souhaitait « neutraliser » :

 « Fort de la confiance accordée par la municipalité, l’industriel garde ainsi l’initiative et a toute latitude pour organiser et sélectionner lui-même un “groupe de travail” informel aux objectifs flous… »

Pour accéder à notre tribune libre complète cliquez ici : Tribune UNEC septembre 2021

Courriel de Mme le Maire du 31 août 2021

« Mesdames, Messieurs,

J’ai pris connaissance de votre tribune destinée au Bulletin Municipal de Septembre 2021.
La dernière phrase de cette tribune me pose problème car présentant une affirmation sans fondement et diffamatoire.
Juge et partie, je vous demande de la retirer volontairement et de me donner accord en ce sens par retour du courriel.
Sans réponse de votre part avant le 6 septembre 2021, je considérerai que vous acceptez cette solution.
Sachez cependant que si vous persistez à maintenir cette phrase, je me réserve le droit de prendre les mesures que je jugerai nécessaires.

Béatrice MULLIER
Maire de FRETIN »

Réponse de l’UNEC du 05 septembre 2021

« Mme le Maire,

L’absence de précision sur les termes qui vous posent problème et sur votre raisonnement fait obstacle à notre parfaite compréhension de votre demande.
Il faut néanmoins vous répondre.

La fonction de Maire n’octroie pas à son titulaire la jouissance d’une vérité exclusive.
C’est sans doute la subjectivité de votre regard d’adversaire politique qui vous conduit à estimer nos propos sans fondement.
Nous exprimons de bonne foi un point de vue que nous pouvons encore expliciter si nécessaire, qui s’appuie sur des faits, sur l’ensemble de nos débats et sur des déclarations en séances publiques (repris par la presse).

Après consultation de notre conseil juridique, nous ne parvenons toujours pas à saisir ce qui vous permet de conclure au caractère diffamatoire de notre phrase ni à déterminer les personnes dont la réputation et l’honneur seraient atteints.
Sous forme de mise en garde, vous ne nous proposez aucune autre alternative que la totale suppression de ce qui vous “pose problème”. C’est inacceptable.
Nous maintenons donc notre texte dans son intégralité.

Nous tirons notre droit d’expression dans la tribune de l’article L2121-27-1 du CGCT.
Par son arrêt n° 387144 du 20 mai 2016, le Conseil d’État a considéré que : Ni le conseil municipal ni le maire de la commune ne sauraient, en principe, contrôler le contenu des articles publiés, sous la responsabilité de leurs auteurs, dans cet espace. Il en va toutefois autrement lorsqu’il ressort à l’évidence de son contenu qu’un tel article présente un caractère manifestement outrageant, diffamatoire ou injurieux au regard des dispositions de la loi du 29 juillet 1881”.
Ainsi, seuls les cas 
manifestes peuvent (et devraient) conduire le maire à exercer une censure sous le contrôle du juge.
Nous vous laissons donc à vos responsabilités et à vos décisions, avec les conséquences juridiques qu’elles emportent.

Veuillez recevoir, Madame le Maire, l’expression de nos sentiments distingués.

Le groupe UNEC

PS : Nous envisageons votre intervention dans notre espace d’expression d’élus minoritaires avec inquiétude. Dans un souci d’intérêt public, nous publierons sur nos supports de communication cette correspondance établie dans le cadre de nos mandats respectifs. »

Avis de réunion

La Commission de contrôle électoral se réunira ce vendredi 28 Mai 2021 à 11 h en Mairie

Conformément à la mise en place de la réforme du répertoire unique électoral début 2019, les commissions de contrôle électoral doivent se réunir à la fin de cette semaine dans toutes nos communes pour les élections départementales et régionales de juin et, dans toutes les communes de plus de 1 000 habitants (à l’exception des communes dans lesquelles une liste unique s’est présentée, ou les communes dans lesquelles tous les élus d’opposition ont refusé de siéger), elles comprennent des élus d’opposition.

Elles doivent s’assurer de la régularité des listes électorales de leur commune et examiner les modifications intervenues depuis leur dernière réunion.

Principes de fonctionnement de la Commission de contrôle électoral

  • Le Maire, ni ses adjoints, ni l’éventuel élu délégué aux élections ne peuvent en faire partie (un Maire peut éventuellement faire une intervention ponctuelle pour renseigner la commission, mais c’est tout)
  • La composition de ces commissions n’est valable que pour 3 ans, une nouvelle composition devra donc être fixée à mi-mandat
  • La composition doit être rendue publique sur les panneaux officiels d’information municipale et mise en ligne sur le site Mairie (art. R7 du Code électoral)
  • Les réunions de ces commissions sont publiques (donc annoncées par la Mairie pour les citoyens)
  • Il n’y a pas de Président(e) pour cette commission. S’il y a égalité des voix pour une décision à prendre, celle-ci n’est pas validée
  • C’est l’élu le plus haut placé des membres titulaires, dans l’ordre du tableau des élus, qui doit convoquer la commission mais il ne la préside pas, tous les membres de la commission étant à égalité
  • Au-dessus de 1 000 habitants, le quorum est de 3 membres présents nécessaire à la tenue de la réunion
  • Un PV est préférable, il n’est pas obligatoire mais, au minimum, un registre des décisions doit être tenu
  • Le secrétariat de la commission est assuré par les services de la commune

Pour en savoir plus :

Article L19 du Code électoral

Article du site de l’Agence Technique Départementale de Haute-Garonne

Réponse ministérielle

Cohérents et responsables

Notre proposition d’organiser le Conseil municipal de ce samedi en audio ou visioconférence, solution technique facile à mettre en œuvre et prévue par la loi, n’a pas retenu l’attention de Mme le Maire qui ne nous a tout simplement pas répondu, pas plus qu’à notre demande de communication d’un état « COVID-19 » de la ville.

Convoquer le Conseil municipal en présentiel, en public, dans le contexte sanitaire très tendu de notre commune et sans consulter les élus est une aberration, quelles que soient les précautions envisagées. Peut-on raisonnablement regrouper une trentaine de personnes dans une salle la même semaine ou la mairie est fermée pour cause de contaminations galopantes ?

Dans ces conditions et à notre grand regret, nous décidons de ne pas y participer afin de nous protéger, de protéger nos proches et celles et ceux qui feront le choix de répondre favorablement à la convocation de Mme le Maire.

Notre démocratie locale est la première victime de la posture malheureuse de Mme le Maire.

Le compte de gestion 2020, le compte administratif 2020 et le budget administratif 2021 seront donc, entre autres, discutés dans l’entre-soi du groupe majoritaire. Autre incohérence, car Mme le Maire pouvait opter pour un ordre du jour allégé vu les circonstances, la ville ayant jusqu’au 1er juin pour adopter le compte de gestion et jusqu’au 30 juin pour adopter le compte administratif.

Nous demandons à Mme le Maire le maintien en notre absence de notre droit de questionner l’exécutif. Nous l’invitons à lire les questions que nous lui avons adressées et à y apporter ses réponses.

Nous demandons également l’accès à l’enregistrement audio de la séance dans les meilleurs délais.